La vallée de Buysdelle
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UN PEU D'HISTOIRE...Les originesÉtymologiquement, "Buysdelle", pourrait provenir de "bois" et de "vallon" (le bois dans le vallon). Les environs sont le siège d'une occupation humaine il y a quelques millénaires comme en attestent les sites préhistoriques près de la ferme St-Éloi et près du bois de Verrewinkel. Des silex du néolithique ont été trouvés lors de la construction de certaines villas de l'avenue Buysdelle. Et même une bague en or de l'époque romaine. |
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Du XVIIe au XIXe siècle
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Sur ces cartes, la ligne sinueuse allant plus ou moins en
diagonale marque la limite de la forêt de Soignes.
Le chemin de Rhode-St-Genèse (de "RodeStraat") qui reliait Uccle à Rhode dont elle dépendait, descend du nord au sud en formant une boucle encaissée au niveau de Verrewinkel (au centre des cartes). C'est, à cet endroit, l'actuelle avenue Dolez menant à la rue de Perck. |
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Sur la carte de droite, remarquez les surépaisseurs aux bords des chemins qui donnent l'importance des talus. Et la ferme St-Éloi à gauche ainsi que le chemin de la Forêt qui monte rejoindre la rue Engeland. La ligne partielle et intermittente allant de gauche à droite est la limite de la "Franche Garenne", la réserve de chasse des ducs de Brabant ou de leurs successeurs. L'avenue Buysdelle n'existe pas encore en 1810, mais on parle déjà d'un quartier "Boensdelle"... Début XXe siècle : la vieille partie de l'avenue BuysdelleMais commençons par le début, c'est-à-dire par l'avenue des Hospices (en jaune sur la carte ci-dessous). Celle-ci occupe approximativement le tracé d'un ancien chemin vicinal, la "rue des Hospices" qui reliait les communes d'Uccle et de Linkebeek. Ce chemin partait un peu plus bas que le Balai (en 1 sur la carte), descendait dans la cour de la ferme St-Éloi (en 2) et remontait au carrefour du chemin de la Forêt (en 3). Bien sûr, quand l'avenue fut construite en 1902, on partit du Balai à la hauteur de la rue Engeland et on court-circuita le passage par la ferme. Le tronçon au sud du Balai fut supprimé en 1908, et en 1937, ce fut le tour à l'accès oriental à la ferme, accès qu'on peut encore vaguement deviner dans les prairies de la ferme. Le nom des Hospices provient du nom de la Commission des Hospices civils de la Ville de Bruxelles (aujourd'hui CPAS) qui détenait jadis de nombreux terrains dans les environs, et notamment la ferme St-Éloi. |
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En 1937, le début du chemin fut quelque peu dévié vers l'est afin d'éviter la ferme St-Éloi (à gauche du 2). Depuis, le chemin passe le long du bois de Buysdelle, là où le chemin est étroit et mal formé, avec heureusement un escalier depuis 2005. Complétons le tableau par deux chemins sortant de la commune d'Uccle puisqu'à Linkebeek : - Le chemin de Kleindal (en 11 et 6) qui permet de rejoindre la rue de Perck (notez que le côté supérieur du triangle en 11 a aujourd'hui disparu, notez aussi la petite erreur dans la représentation des courbes de niveau sur la carte entre 11 et 6 puisque le chemin y est quasiment plat...). - Et le chemin en 12 qui filait le long du Verrewinkelbeek vers le Moulin Rose (en dehors de la carte). Ce moulin qui devint une auberge en 1920 servait de la gueuze et de la kriek. Il devait être agréable de s'y attabler les dimanches d'été, au bord de son étang (à sec aujourd'hui), après avoir joué une partie de golf miniature (dont des traces restent visibles dans les mauvaises herbes en amont de l'étang...). Le chemin en 12 existe toujours mais il traverse des prairies fermées par des barbelés électrifiés. Des pancartes en interdisent l'accès aux promeneurs... |
Quelques souvenirs familiaux à propos de la vieille partie de l'avenue BuysdelleJusque dans les années 70, la première maison de l'avenue Buysdelle (dans le coin avec l'avenue Dolez) était un café faisant épicerie, appelé à juste titre, le "Bon Coin". J'étais malheureusement trop petit pour y déguster leur lambic de bonne réputation. C'est la vie... Un peu plus loin sur le côté gauche (la grande villa actuelle), se trouvait une petite ferme rose avec des poules et un cheval de trait nommé "Julot". Dans ma famille, installée dans le quartier depuis 1957, on disait d'ailleurs "chez Julot" pour désigner la fermette. La patronne de Julot s'appelait "Dikke Jeanne" (un nom qui ne s'invente pas) et son mari, allumeur de réverbères, allait tous les soirs les allumer à vélo avec sa longue perche. |
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Certains de ces vieux réverbères, reconvertis à l'électricité, existent toujours dans les avenues Buysdelle, Dolez et Perck.
Pour reconnaître les vrais des faux, il suffit de voir s'ils possèdent une ouverture à la base destinée à leur allumage... |
Le bout de l'avenue Buysdelle (entre 5 et 10 sur la carte ci-dessus et sur les photos ci-jointes) avait quelques maisonnettes campagnardes et pittoresques dont certaines (celles du côté nord, les plus petites) ont aujourd'hui été rasées.
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Quant-à l'emplacement de l'actuelle avenue Chantemerle (en 14), jusque dans les années 60, c'était tout simplement de magnifiques champs de blé labourés consciencieusement par notre ami "Julot" de la ferme voisine... |
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Vers 1930 - 1940... l'avenue Buysdelle d'aujourd'hui !L'avenue Buysdelle comme celle d'aujourd'hui... Enfin, presque... Jusqu'au début des années 60, seule une bande de 3 à 3,50 mètres de large est pavée. De gros pavés difformes et légèrement rosés, des "têtes de belle-mère" comme on dit chez nous... Ce pavage était bordé de deux bandes de terre bien pratiques pour les cyclistes et de trottoirs en terre comme aujourd'hui. Ce n'est que plus tard que les pavés seront remplacés par d'autres plus réguliers et sur toute la largeur de la chaussée. C'est encore plus tard que les bordures en pierre grossièrement taillées furent remplacées par celles d'aujourd'hui en béton. Une révolution ! Des arbres bordent chaque côté de l'avenue, des ormes pleureurs et, en alternance, des acacias. |
Et un banc. Quatre bancs existaient entre l'avenue Reinaert de Vos et ici dont trois avenue des Hospices. Deux ont disparu (celui au début du chemin du Moulin Rose - on en voit encore les dalles - et celui en face de la ferme St-Éloi). C'était pourtant bien pratique pour les personnes âgées ayant envie de se reposer un peu, ou pour déposer quelques instants ses paquets de retour des magasins établis de plus en plus loin ! Il est vrai que le piéton est une espèce en voie d'extinction... Au début, cinq villas se partagent l'avenue. D'autres se rajouteront au fur et à mesure. Seule celle à l'extérieur du tournant (en bas à gauche de l'avenue) sera démolie et reconstruite de 2003 à 2006 sur un nouveau plan. |
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Un sentier le traversant en partie, permettait d'aller du bout occidental du goulet à l'ancienne école et église paroissiale Ste-Thérèse (le grand bâtiment au centre du plan cadastral de 1930). Devenue plus tard une simple église, le site a dû en étonner plus d'un avec cette cour de récréation à l'ombre de grands bouleaux, et avec au fond de la cour, les latrines... Détruit dans les années 80, le lotissement du "Clos des Bouleaux" occupe aujourd'hui l'emplacement. |
Merci à Jean-Marie PIERRARD président du Cercle d'histoire d'archéologie et de folklore d'Uccle pour les documents et les informations aimablement transmises. À lire :
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